Publié par : treujou | 2 juin 2009

Le bout du monde . . .

– 1 – Audierne :

 

La baie des trépassés est celle séparant la pointe du Raz de la pointe du van. Elle a donné son nom à la seul plage de sable qui la borde. Un ruisseau partage cette plage entre les communes de Cléden-Cap-Sizun et Plogoff. Elle termine une vallée que l’on peut remonter jusqu’à la commune de Goulien.La rivière :

La rivière Le Goyen qui se jette aujourd’hui à AUDIERNE, elle se jetait il y a des millions d’année ici, vous êtes dans l’estuaire du Goyen. Cette vallée est le lit de la rivière.

Un peu de géologie :

Suivant les géologues, un important cours d’eau venant de la région de Bannalec se jetait autrefois à la mer à la baie des Trépassés. Des bouleversements de l’écorce terrestre ont refoulé vers l’Est la partie basse de la rivière. En rencontrant le courant contraire, l’action des eaux a réussi à creuser la coupure du Loc’h où elles se déversent actuellement. Par contre, à la suite du soulèvement entre les villages de Kervizinic et de Kergaradec, l’embouchure de l’ancienne rivière à continué de couler vers l’Ouest, pour aller alimenter l’étang de Laoual, et aboutir, en s’infiltrant sous la dune, à la baie des Trépassés1.

Origine du nom :

 

La baie aujourd’hui :

Celle-ci est devenue le paradis des baigneurs et des surfeurs qui profitent de son eau limpide et vivifiante. Il est vrai qu’avec la pointe du Raz d’un coté, la pointe du Van de l’autre, l’île de Sein et l’îlot de Tevenec en face, cette plage jouit d’un panorama incomparable.

Boë an Anaon en Breton, cette plage a triste réputation : une légende raconte qu’autrefois les cadavres des naufragés s’y échouaient fréquemment. Mais les courants s’y opposent et cette plage doit son nom sinistre à un abus de language : elle s’appelait à l’origine Boë an aon, la baie de la rivière.  

A la limite du pays de Douarnenez et du Cap-Sizun, entre Poullan-sur-mer et Beuzec, quittez la voie romaine pour vous engager sur une petite route de campagne.

Cette promenade vous charmera car non seulement vous découvrirez une majestueuse pointe s’avançant dans la baie de Douarnenez, mais aussi la presqu’île de Crozon.

En contrebas, une minuscule plage de galets accueille les sportifs, amateurs de canoë, surf et plongée sous marine.

Bien qu’exposés aux vents marins les pins aux troncs courbés nous accompagnent le long des sentiers qui bordent la pointe. Lové au creux de la vallée, le moulin à eau de Keriolet vous enchantera.

Laissez-vous guider par les chemins bordés de plantes odorantes et fragiles et respirez l’air iodé. Le petit pont de bois en aval du moulin, chevauche le ruisseau et vous découvrez à chaque détour du sentier capricieux un paysage qui vous rend curieux de marcher encore et encore sans souci,ni de l’heure, ni de la température estivale ou hivernale. Les photos de cette page ont été réalisées en janvier 2005. L’air était tiède, le paysage dégagé et de nombreux promeneurs et sportifs goûtaient ce temps hivernal mais serein.

Saint Conogan y amarra son bateau de pierre lorsqu’il vint visiter la ville d’ys et converser avec la princesse Dahud. Ah mais non, dites-vous, il s’agit de deux légendes différentes ! Dahud n’a pas pu rencontrer saint Conogan ! Un instant…. je réfléchis….. au secours, saint Guénolé, je suis perdue…. mais sur quelle carte IGN vais-je situer la faste ville d’Ys, cité des plaisirs ? Saint Guénolé ne vous le dira pas, car il en exigea l’engloutissement, au fond de la baie de Douarnenez. Mais rassurez-vous, ni la lourde barque de pierre de saint Conogan, ni sont annexe ne furent englouties. La morale y veillait….. et goûtez sans retenue le plaisir de rêver en cet endroit magique.

10 – La Capitale capiste PONT- CROIX :

En passant par la vieille cité de Pont-Croix,

bâtie à flanc de coteau au fond de l’estuaire du Goyen

Un patrimoine monumental : église collégiale, Petit Séminaire, Marquisat. Mais aussi le charme du petit patrimoine : fontaines, lavoirs, croix et calvaires, venelles et gloriettes.

Un centre historique préservé : de pittoresques ruelles vous conduiront vers de belles demeures anciennes (15ème au 19ème siècles).
Là tout est aménagé pour vous en dévoiler les richesses : des rues piétonnes et des parkings pour vous accueillir.

Entre Mer et Rivière : du centre ville à la nature, il n’y a qu’un pas. Le pont à moulin mer surmonte la rivière le Goyen et ses aigrettes, hérons, ajoncs, landes et bruyères. Un sentier de randonnée menant à Audierne vous en livre toutes les facettes.

Et l’Océan n’est qu’à quatre kilomètres, tant au Sud, sur la baie d’Audierne, côté Plouhinec – Audierne, qu’au Nord, sur la Baie de Douarnenez, côté Beuzec-Cap-Sizun.
Des paysages, des lumières, des détails …

un site source d’inspiration, sur la route des peintres et cadre romanesque pour les écrivains.

Des ombres du passé, la villa galloromaine, les seigneurs de Rosmadec, le ligueur et brigand La Fontenelle … hantent les ruelles médiévales.
Une ville animée : des concerts, des festou noz, la foire à l’ancienne, la fête médiévale, le concours de peinture, les visites guidées, diverses expositions …

De nombreuses activités : sports, randonnées, pêche …

En somme, un lieu de détente pour les amoureux de la nature, les randonneurs, les amateurs de patrimoine, et un lieu de séjour accueillant.

7 – La pointe du Van :

 

Epargnée par la foule des touristes qui vont s’agglutiner sur les roches de sa prestigieuse voisine, la Pointe du Van a su préserver son cadre grandiose et naturel. Ici, la lande et la bruyère n’ont pas disparu à force de jouer les paillassons. Ce cap rocheux aux falaises découpées offre un panorama magnifique. D’ici, on peut admirer aussi des criques baignées d’une eau à laquelle le soleil donne une étonnante couleur turquoise. A voir : le petit port du Vorlenn, un abri précaire niché dans les rochers. Et puis, plus loin, au-delà de la Baie des Trépassés, se profile la Pointe du Raz, dont on n’aperçoit qu’à peine les bâtiments. C’est d’ici, sans conteste, que l’on a le plus beau point de vue sur ce site célébrissime. A l’ouest, le regard atteint aussi l’île de Sein, posée au large. Vers le nord, c’est la Pointe Saint Mathieu puis, au nord-est : les Tas de Pois, le Cap de la Chèvre et la baie de Douarnenez.

 

Cette pointe est la petite sœur de la pointe du raz, toutes deux sont gardiennes de la baie des Trépassés. Elle a, par chance, été plus épargnée que son aînée et certains la préfèrent pour ce coté plus naturel, moins ravagé par les aléas du tourisme de masse. La Pointe du Van fait partie intégrante du grand site de France et sa protection ainsi que sa gestion sont assurées par le Syndicat Mixte pour l’Aménagement et la Protection de la Pointe du Raz et du Cap Sizun.

 

La roche qui la compose est plus friable que celle de la pointe du Raz. En conséquence, elle est plus vulnérable aux attaques de la mer. Elle n’a donc de pointe que le nom car, lorsqu’on s’y promène, on a souvent des difficultés à trouver l’extrémité de la pointe tant elle est évasée et tant ses avancées rocheuses sont nombreuses. C’est peut-être ce qui caractérise cette pointe, pas de direction logique, les chemins y sont nombreux et la promenade peut être longue. Plusieurs rochers monumentaux se distinguent de la pointe, dont le fameux rocher Morgane situé à l’ouest de la chapelle Saint-They.

8 – L’ Ile de Sein :

Qui voit Sein Voit sa fin

 

C’est une île hors du monde, hors du temps. L’île de Sein est un lieu unique, isolé dans sa gangue de récifs et ses vapeurs d’embruns, qui fut autrefois submergé par l’océan. L’homme s’y accroche comme une bernique depuis la préhistoire, comme protégé du reste du monde par la férocité de son environnement.

Située à l’entrée de la Manche et passage obligé des routes maritimes, l’île de Sein fut réputée tour à tour pour ses naufrageurs et ses sauveteurs.

Les abords de l’île de Sein foisonnent de récifs et d’épaves, et les phares de l’île de Sein et d’Ar Men guident les navires de leurs faisceaux rassurants. A l’opposé de cette nature grandiose, la présence humaine se fait remarquer par sa générosité et sa solidarité.

L’Histoire est là pour nous rappeler les 700 naufragés accueillis en 1796 sur une île en proie à la disette, ou l’embarquement de 150 marins et pêcheurs pour l’Angleterre à l’appel du Général De Gaulle. Face à l’adversité, les Sénans se serrent les coudes, comme leurs maisons blanches aux volets colorés se serrent autour d’étroites ruelles.

 

Entre autres curiosités, on croisera encore quelques femmes portant le « jibilinenn », coiffe noire de deuil adoptée en 1886 lors de la dernière épidémie de choléra. On notera que l’île de Sein est exempte de toute taxe foncière, maigre compensation à l’âpreté de la vie insulaire. Le proverbe dit : « Qui voit Sein voit sa fin ». Allez-y sans crainte, vous trouverez l’authenticité.

 

29770 Audierne- Esquibien Tél. 02 98 70 70 70

Horaire : Départ de Audierne – Esquibien : 09h15. Départ de l’île : 16h00.Embarcadère : Compagnie Maritime PENN AR BED Embarcadère de Ste Evette Tarif : 26,70 €uros par personne. Réservation : 02.98.70.70.70.9 – La pointe du millier :

6 – La baie des trépassés :

 

Depuis la nuit des temps, Audierne a servi de trait d’union entre le Cap Sizun et la mer d’Iroise. Ce port de pêche, situé de façon idéale à l’embouchure du Goyen et à peu de distance du Raz de sein, était aussi un port de commerce très actif sur les voies maritimes de l’Ouest de l’Europe.

La ville s’est construite en petites rues étroites et pittoresques à l’arrière du quai qui enserre l’anse du port et s’est largement étalée sur les hauteurs avoisinantes. Ce quai, et les maisons en enfilade qui le bordent, sont toujours le lieu d’une activité maritime et commerciale intense. En haut de la ville, l’église Saint-Raymond (XVe – XVIIIe), l’un des rares clochers baroques de la région niché au coeur de ses ruelles qui serpentent vers le port.

 

Ligneurs et caseyeurs, courriers vers l’île de Sein, mais aussi bateaux de plaisance, sont venus remplacer chasse-marée et borneurs qui remontaient la rivière, thoniers et sardiniers et les grands langoustiers de retour d’Afrique.

 

Vous trouverez à Audierne, tous les plaisirs de la mer, clubs nautiques, club de plage, plages de sable fin…. autant d’activités à partager en famille. Marché tous les mercredis matins, nocturne le mercredi soir avec le marché d’artisanat d’art, et le grand marché tous les samedi : crêpes et biscuits, confitures et fruits rouges, fromage de chèvre ou de vache pie noire, pains bio,

2 – La chapelle Saint Tugen :

 

L’actuelle chapelle Saint-Tugen, comprenant enclos avec mur d’enceinte, perche, croix, porche, croix monumentale et ossuaire fut fondée en 1535 par René du Menez, seigneur de Lézurec, et Marie du Faou son épouse. De cette époque subsiste notamment le porche sud, magnifique exemple de l’architecture et de la sculpture de la Renaissance bretonne, mais l’édifice a subi depuis de nombreux remaniements : construction de la tour du clocher de 1569 à 1582, puis de la « prison » située au nord en 1593, doublement du bras nord du transept en 1611, construction de la sacristie en 1720, modification du bras sud du transept en 1750. Le placitre, qui comporte plusieurs portes du 16ème siècle, a également été remanié au 17ème siècle.

Les seigneurs de Lézurec, René du Ménez et Marie du Fou, commencèrent l’édification de la chapelle en 1535 sur les vestiges du 11e.

Saint Tugen, n’ayant pu interdire à sa sœur de courir le guilledou s’était écrié: « Il est plus facile d’empêcher les chiens enragés de mordre que d’empêcher une jeune fille de mal faire », et que Dieu, le prenant au mot, l’avait chargé de soigner la rage.

Contre la rage, les rites à accomplir sont innombrables. En cas d’agression, il faut jeter la clé bénie le jour du pardon devant le chien. Cette clé aurait le pouvoir de faire fuir l’animal (au moins, l’animal se jetant sur elle laisserait à l’humain le temps de fuir). Si le chien mord néanmoins, il faut agir plus vite que lui, c’est-à-dire se rendre à la chapelle, en faire trois fois le tour, prier le saint, aller à la fontaine sans perdre un instant. Là, faire trois fois le tour de la source miraculeuse avant de consulter le fond de l’eau. Si l’eau renvoi l’image de la victime, cela signifie que l’animal n’ayant pas devancé l’homme, celui-ci sera protégé par St Tugen et guéri. Si elle renvoie à celle de l’animal, cela indique qu’il est bien enragé et qu’ayant précédé la victime, il la prive du secours du saint. Autrefois, les malades ainsi découverts étaient enfermés dans une pièce de la chapelle où ils mourraient de faim.

Aujourd’hui, on peut encore se procurer les clés dans la chapelle. Elles auraient le pouvoir de guérison, notamment en matière de maux de dents. Placer la clé sous l’oreille et poser la joue du bon côté. N’est pas si loin le temps où, le jour du pardon, on faisait bénir des  » pains de clé  » (sans levain), censés guérir les rages de dents. Dès que les premières

douleurs apparaissaient, il suffisait de manger de certains pour les apaiser.

3 – La pointe du raz :

 

Tout au bout du Cap Sizun, la Pointe du Raz est un de ces lieux grandioses où la terre livre à l’océan son dernier combat.

Comme si le granit breton, têtu, refusait de laisser la mer en paix, il s’enfonce en force dans son domaine et en déchire les bords de ses aspérités. Jamais, il ne reconnaît sa suzeraineté. Il oppose à ses furies sa masse formidable. Il la griffe et l’érafle, quand elle se calme enfin, de ses multiples pointes et des rocs qui la prolongent.

La Pointe du Raz est le site le plus visité de Bretagne. Un privilège qui se paie. Le piétinement des centaines de milliers de passants annuels a détruit le fragile tapis végétal qui en couvrait le sommet voici quelques années. Pour faire face à cette marée humaine qui déferle chaque été, l’aménagement du site effectué voici quelques décennies –centre commercial, hôtel, parking- a été rasé, afin de restituer le charme sauvage de l’endroit. Un nouveau centre commercial a tout de même été rebâti mais il semble se fondre d’avantage dans le paysage.

Bout du monde :

La meilleure manière d’apprécier l’extraordinaire beauté de la Pointe du Raz n’est pas d’aller jusqu’à l’esplanade du bout du Cap. Il faut se rendre à sa jumelle méconnue, la pointe du Van, où s’offre le magnifique panorama de la Baie des Trépassés, du Raz, de l’îlot de Tévennec et de Sein dans le lointain.

Pas de route côtière longeant les plages et les rochers. La mer, hostile, se mérite et il faut aller la chercher au bout des chemins. Ou alors attendre de prendre en plein visage le choc de l’arrivée à la pointe.

Baies et criques :

Toujours sauvage et creusée de minuscules baies et de criques orgueilleusement nommées ports, la côte nord du Cap Sizun s’apprécie bien en suivant la route du Van, à Douarnenez, en passant par Cléden, Goulien, Beuzec et Poullan. Mais il ne faut pas hésiter à emprunter les petites routes menant à tous ces « ports » qui sont autant d’échancrures de sable et de roche nichées au pied des hautes falaises couronnées de landes.

4 – Le phare de la vieille :

 

D’aborder au Nord-Est.

L’année suivante, la roche est accostée dix fois. Des organeaux et barres de scellement sont fixés. A présent, les trente sept mètres cubes de maçonnerie réalisés forment, dans le Nord-Est de la roche, la base d’un massif destiné à servir ultérieurement de plate-forme de débarquement de matériaux. Enfin, dans une dépêche du 29 janvier 1881, le ministre des Travaux publics précise que « des renseignements recueillis et des résultats obtenus pendant les deux campagnes de 1879 et 1880, il ressort qu’on peut établir un phare sur la roche la Vieille, dans des conditions de dépense parfaitement en rapport avec les services à rendre ».

Les travaux sont envisagés; l’entreprise est toutefois difficile : Les courants qui entourent presque continuellement la Vieille, avec une violence extrême en raison de la position du rocher allongé dans le sens du courant, ne ménagent que rarement des zones abritées.

Les travaux d’approche de la construction d’un phare sur la Vieille encore appelée Gorlebella (la roche la plus éloignée)commencerontdès1879.

En cette année cinq débarquements y sont effectués pour étudier la roche, le régime des courants, les conditions d’accostage. Les pêcheurs de l’Ile de Sein parviennent à forer quelques trous où sont scellés des organeaux d’amarrage. Six mètres cubes de maçonnerie sont même réalisés dans les parties basses par les maçons du phare d’Armen, améliorant sensiblement les points d’accostage dont le plus important permet

 

La Vieille, en fait, n’est accostable qu’à certains moments, sur la face Nord en morte-eau pendant le flot qui provoque à cet endroit un remous s’étendant sur quarante à cinquante mètres. Au Sud, gisent des basses. A l’Est et à l’Ouest, le courant dont la vitesse varie de six à quinze noeuds, interdit tout stationnement. Bref, l’accostage n’est possible que dans la partie Nord et seulement trois jours avant et après le quartier de la lune, sous réserve que la mer soit parfaitement calme.
Aussi, l’ingénieur Fenoux, à qui a été confiée l’exécution du phare prévoit une campagne de cinq mois par an, à raison d’un jour de beau temps sur deux pendant les six jours de chaque quartier. Cela représente une trentaine d’accostages par an.
En dépit de ces difficultés, le chantier, de la Vieille s’annonce malgré tout plus « confortable » que celui d’Armen. En effet la roche émerge de quatorze mètres au dessus des plus hautes mers et s’étend sur cinquante mètres en longueur et vingt mètres en largeur, offrant ainsi la possibilité de construire une plate-forme de vingt mètres sur dix

 

Au terme de cette approche jugée satisfaisante, le ministre des Travaux public donne, le 29 janvier 1881, son accord définitif pour l’érection de ce phare. Tirant parti de l’expérience d’Armen, les campagnes débutent le ler mai de chaque année et les travaux s’organisent à partir de l’île de Sein où s’est installé l’ingénieur chargé de leur surveillance. Les pierres de taille et autres matériaux entreposés sur l’île sont ensuite transportés dans une grosse chaloupe pontée, contenant aussi les canots d’accostage, prise en remorque du petit vapeur où ont

Embarqué les ouvriers.

 

Trois corps-morts mouillés dans le Sud Ouest de la roche permettent d’amarrer la chaloupe durant le flot et une partie du jusant, à petite distance des mâts de charge installés sur le rocher. Pendant ce temps le vapeur attend sur une bouée un peu à l’écart, à moins que les vives-eaux ne le contraignent à aller mouiller en baie des Trépassés où il se tient prêt à intervenir au moindre signal.

 

 

Les premiers accostages sont mis à profit pour bâtir, dans un creux à l’Est du rocher, un petit abri maçonné pour accueillir les ouvriers, leurs vivres et leurs outils. Ainsi l’équipe peut-elle travailler sans discontinuer au dérasement de la roche lorsque le temps n’est pas trop mauvais.

Le 5 août 1882, les maçonneries du soubassement sont commencées. Les trois saisons suivantes sont consacrées à l’exécution de la tour, achevée en 1886 avec sa plate-forme et une partie des travaux intérieurs, qui se poursuivent jusqu’en 1887

 

Le phare quadrangulaire de la Vieille est flanqué à sa face Nord, d’une demi-tour ronde qui abrite l’escalier tournant. Au rez-de-chaussée, l’on trouve les citernes, divers matériels d’accostage et les groupes électrogènes. Viennent ensuite quatre chambres superposées accueillant respectivement le magasin des huiles, la cuisine, la chambre à coucher et la chambre de service. Le parement de l’édifice est traité en granit bleu de Kersanton, pour l’encadrement des ouvertures et les angles, et en granit gris de l’île de Sein pour le reste de la construction. La maçonnerie est hourdée au ciment de Boulogne et de Portland gâché à l’eau de mer pour le soubassement et la plate-forme, à l’eau douce par ailleurs afin de mieux garantir la salubrité des logements.

L’architecture de la Vieille a été voulue ainsi par souci esthétique mais aussi pour éviter aux navigateurs de la confondre, de jour et par temps de brume, avec la tour voisine de Tévennec. Le feu fixe de la Vieille, situé à 33,89 m au-dessus du niveau de la mer, s’allume le 15 septembre 1887. Au même instant, les deux feux de la pointe du Raz s’éteignent.

A l’évidence, la mise en service des phares de la Vieille a été fort utile aux grands navires qui empruntent le raz de Sein. Il n’en a pas été de même des pêcheurs qui ont longtemps déploré l’extinction de l’ancien feu « de la Montagne du raz » qu’ils relevaient par celui de Sein, pour obtenir un alignement qui, infléchi d’un degré dans le Sud, leur permettait de longer la chaussée sans danger jusqu’aux abords de l’île

5 – Le phare de l’Armen :

(la pierre)

La construction de l’Armen

Lorsque les  » Phares et Balises  » décidèrent de construire un phare aux alentours de la Roche Occidentale, qui représente le dernier point de l’Europe avant le continent américain, les gens restèrent septiques quant à la

faisabilité d’une telle entreprise. Les flots, particulièrement violents dans cette partie de la mer, la hauteur d’eau extrême, même à marée basse, rendait l’opération quasiment impossible. De nombreux rochers furent visités, mais tous étaient impraticables car perpétuellement recouvert par la mer. Enfin, il s’en trouva un, baptisé  » La Pierre « , ou  » Ar Men  » en breton, pour pouvoir apparemment recevoir un phare. Afin d’en être sûr, il fallait d’abord le mesurer. L’Ar Men ne découvrait qu’en basse mer des très grandes marées, et rarement plus qu’un quart d’heure.

Placé au milieu de courants irascibles, l’abordage comme le travail y étaient des actes pour ainsi dire suicidaires. De nombreux essais furent tentés sans résultat. Les  » Phares et Balises  » allaient renoncer lorsque le Syndic des gens de mer de l’Ile de Sein, un dénommé Thymeur, accosta et grimpa seul sur l’Ar Men. Il parvint au prix d’efforts surhumains, à mesurer le rocher dans les remous et les vents qui balayaient constamment le granit. Il calcula ainsi que la plus grande longueur n’excèdait pas 15 m sur 7 m de large. La construction du phare allait pouvoir commencer. Après avoir creusé le granit de 55 trous (2 ans de travail en 26 accostages), il fallu faire les travaux de maçonnerie. Le ciment à prise rapide était directement gâché à l’eau de mer. Un marin faisait le guet et prévenait de se cramponner à l’approche des trop grosses vagues. Entre deux assauts, il fallait se dépêcher de maçonner en priant pour que la mer n’arrache pas les pierres posées avant que le ciment ne sèche. L’aventure dura 21 ans et, dans des conditions aussi éprouvantes, ne fera qu’un seul mort, un maçon de la Pointe du Raz, Alain Riou, dont la ceinture de liège, mal fixée, se détachera sous le coup d’une lame de fond.


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