Publié par : treujou | 2 juin 2009

Pays Bigouden . . .

– 1 – La chapelle de la Tréminou :

 

La révolte des bonnets rouges autour de PONT-L’ABBE

Date :

Période :

Lieu :

Pays :

Conflit :

La Révolte du papier timbré partie de Rennes a atteint la Cornouaille où elle fait tâche d’huile sur 40 paroisses de Douarnenez à Concarneau. Mais les objectifs ont changé : on est passé des édits du roi sur les impôts nouveaux à la gabelle et maintenant à la propriété foncière qui dresse le milieu paysan, devenu « Bonnet rouge », contre la noblesse.

Forces en présence :

Groupes armés de paysans « Bonnets rouges » Villes et seigneuries de Cornouaille, appuyées à partir du 30 août par les troupes royales (6 000 hommes)

Notice :

Le dimanche 23 juin, à la sortie de la grand messe de Combrit, Nicolas Euzenou, seigneur de Kersalaün et riche propriétaire, est pris à partie par un groupe de paysans conduit par Germain de Blons. Il est sérieusement blessé et laissé pour mort. Un voisin compatissant l’emmène en bateau jusqu’à Quimper où il décède neuf jours plus tard. Le soir même, Blons et sa bande se rendent au manoir du Cosquer, propriété de Kersalaün. Ils maltraitent la famille et le personnel, pillent la demeure et détruisent tous les titres de propriété et contrats qu’ils trouvent. D’autres pillages semblent avoir eu lieu ce même dimanche dans la région. Leur but, rendre inopérantes les conditions de gestion de la propriété seigneuriale en Cornouaille. Quelques jours plus tard, le 2 juillet 1675, une réunion des mêmes révoltés représentant 14 paroisses du Cap Caval se tient dans l’église Notre-Dame de Tréminou en Plomeur pour procéder à la rédaction d’une charte (règlement) d’exploitation du domaine agricole, sous le titre de « Code paysan des 14 paroisses », ou « pezovat » (ar pezh zo vat=ce qui est bon). Ce code comprend 14 articles (un par paroisse ?) dont le premier commence par la remise aux six délégués par paroisse d’un bonnet et d’une camisole rouge et un haut de chausse bleu pour leur assurer une présentation convenable. Les autres articles abolissent l’usage du tocsin, les droits de champart et de corvée (bail), le fouage ancien (foncier), la dîme ecclésiastique, le papier timbré, le mariage entre nobles, les fuyes (pigeonniers), la pratique du moulin seigneurial. Enfin la ville de Quimper est contrainte d’approuver le présent traité armorique (?), qui sera lu en chaire aux grand-messes et aux carrefours. Bien entendu, il est interdit de donner retraite à la gabelle et à ses enfants. On devra tirer sur elle comme sur un chien enragé ! On le voit, on trouve de tout dans ce règlement, à la fois naïf et revendicatif, et dans lequel le social rejoint l’économique. On pouvait s’en douter.

Résultat :

Ce code paysan, comme les six autres rédigés ensuite, ne sera jamais appliqué. Bien au contraire, une répression féroce et impitoyable est appliquée par la juridiction et l’armée royales à partir du 31 août sur tous les signataires ou sympathisants (156 paroisses). On a compté à Combrit jusqu’à quinze pendus sur le même arbre. Bien plus, tous les clochers qui ont sonné le tocsin pour annoncer la révolte ont été détruits. En réalité, il y en a six : Combrit, Lambour, Lanvern, St Honoré, Languivoa et Tréguennec. Mais il est frappant de constater qu’une grande partie des revendications des paysans réapparaissent un siècle après dans les cahiers de doléance prémices de la Révolution.

La révolte des Bonnets Rouge :

Pour financer la coûteuse guerre de Hollande menée par Louis XIV, Colbert, sans consulter les Etats généraux de Bretagne, crée en 1675 de nouvelles impositions sur la vaisselle d’étain, le tabac et le papier timbré. Ce timbre fiscal avant la lettre va déclencher la colère du peuple.
Les villes de Haute Bretagne s’embrasent, suivies par les campagnes de l’ouest.
La révolte est particulièrement importante dans le pays bigouden. Après le 2 juillet 1675 le calme semble revenir, mais les troupes du duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, arrivent. Arrestations, pendaisons, condamnation aux galères : la répression est très dure. Elle s’illustre par la décapitation de six clochers en Pays Bigouden.

Le 2 juillet 1675 à la chapelle Notre-Dame de Tréminou, en Plomeur, quartier général des insurgés, les représentants des paroisses soulevées se réunirent et rédigèrent le « code paysan ». Ce « règlement » fait par les nobles habitants de quatorze paroisses depuis Douarnenez jusqu’à Concarneau provient des paysans les plus instruits et les plus modérés qui ont rédigés les cahiers de doléance de 1789.

La Tréminou aujourd’hui :

 

Actuellement, le pardon se déroule toujours avec une messe en breton dans la chapelle de la Tréminou. Pour le plus grand plaisir des enfants, mais aussi des plus grands, une fête foraine s’installe toute la semaine durant, sur la place de la République à Pont l’Abbé.

Pays Bigouden Commune(s) : Combrit, Plomeur, Pont l’Abbé Combrit, Plomeur, Pont l’Abbé Révoltes populaires

– 2 – Le grand calvaire de Tronoën :

A deux pas du mugissement des vagues…

 

Arrimés depuis 1450 au flanc méridional de la chapelle Notre-Dame, à deux pas du mugissement des vagues, sur la commune de Saint-Jean-Trolimon, Tronoën est le doyen des grands calvaires bretons.

Sa fascination ne tient pas à son seul statut de barque à trois mats primitive échouée à quelques encablures des rives de l’océan. Commencé dans le granit le calvaire relève, selon les études de Malo-Renaut, pour une part de l’atelier de Scaër, un pays riche en bonnes roches. Mais achevé en pierre de kersanton, matériau à la plasticité légendaire extrait des carrières orientales de la rade de Brest, il faut aussi se tourner vers quelques maître de Landerneau. Ainsi deux ateliers sont ici mystérieusement associés.

 

Bible de pierre fondée sur les récits évangélique, l’oeuvre magnifie les Enfances et la Passion du Christ, dans des tableaux qui, pour des raisons inconnues, ne se succèdent pas selon une stricte séquence chronologique, tout en se lisant dans le sens inverses des aiguilles d’une montre, celui que suivait l’ombre sur les antiques cadrans solaires.

 

Frise basse, côté est, vers la droite :

Annonciation, la Vierge accueille la salutation angélique devant un prie-dieu où s’ouvre large le livre des Écritures, tandis que d’autres ouvrages sont rangés sur des tablettes à l’arrière.

Visitation, où les cousines enceintes, Marie et Élisabeth, se rendent visite.

Adoration des mages, La Vierge couchée reçoit les Mages présentant au-dessus du drap replié sa gorge généreuse de mère nouricière. Le Jésus, déjà grand, bénit les mages serrant en main le globe du monde

Présentation au temple

Baptême de Jésus par Jean-Baptiste.

Baptêmes de fidèles par Jésus, selon ce qui est dit dans l’Évangile : « Voilà que Jésus baptise et tous vont à lui (Jean 3, 26).

Jésus au milieu des docteurs se dresse sur une petite estrade.

Jugement dernier, raccourci saisissant alliant le Paradis terrestre, où le démon tentateur s’enroule au tronc de l’arbre de vie, et l’Apocalypse où le Christ en majesté sur l’arc-en-ciel est entouré des élus, accompagnés de la vierge Marie inclinée implorant sa miséricorde.

Dernière Cène réduite à sept apôtres, groupe incomplet suite à la mutilation de la table du repas.

Lavement des pieds.

Agonie au jardin des Oliviers.

 

 

Pamoison de la Vierge, soutenue par les saintes femmes et saint Jean.

Dérision du Christ à qui on a bandé les yeux.

Comparution devant Pilate, le servant qui verse l’eau est coiffé d’une faluche.

Montée au calvaire, avec les deux larrons.

Résurrection, des soldats dorment, d’autres s’affalent, éberlués.

Descente aux limbes d’où le Christ fait sortir les élus.

Apparition à Marie-Madeleine, un grand phylactère enroulé autour de l’arbre.

Flagellation

D’un autre point de vue, hauts-reliefs et rondes bosses, les sc

ènes participent à deux types de présentations sculpturales. Dix hauts-reliefs appuient ainsi leurs personnages sur un tableau qui fait corps avec eux : Annonciation, Circoncision, Baptême, Agonie, Dérision, Pilate se lavant les mains, Montée au calavaire, Résurrection, Apparition à Marie Madeleine et Jugement dernier. Devant une telle technique on est en droit de se demander si ces hauts-reliefs n’étaient pas destinés à l’origine à être inclus dans la maçonnerie d’un mur comme on le voit aujourd’hui encore à la chapelle Saint-Jacques de Rostrenen. Tronoën, melant hauts-reliefs et rondes bosses, serait ainsi à la jonction de cette période médiévale qui ornait volontiers les parois de certains murs de représentations sculptées, et de la période qui suit. Aussi paradoxal que celà puisse paraître, alors que pour nous la perspective a changé, Tronoën témoignerait d’un esprit « moderne » pour son temps.Frise haute en commençant à gauche, côté nord :– 3 – La baie d’Audierne :

La Baie d’Audierne qui porte le nom du seul port important qui y existait autrefois est limitée par la Pointe du Raz au nord et la pointe de Penmarc’h au sud.

La partie Capiste de la baie, jusqu’à Plouhinec, est essentiellement rocheuse et élevée.

A partir de Plozevet, la côte formée de roches décomposée est fragile. Sous les coups de boutoir de l’Océan, les éboulements y sont fréquents.

Dès Plovan, on trouve un littoral formé d’un long cordon de galets de 7km se terminant par une dune de Tronoën à La Torche.

Le cordon de galets s’amenuise vers le sud, autrefois d’une seule longueur, il est aujourd’hui brisé en plusieurs endroits sous l’action conjugué de l’océan et de l’homme. Il servit de carrière de pierre aux allemands pour la construction du mur de l’Atlantique.

La construction la plus basse et la plus fragile de la baie de trouve donc entre Plovan et Penmarc’h.

 

L’arrière du littoral est formé de dunes, d’étangs et de palues. Celles-ci étaient autrefois occupées par les paysans les plus pauvres qui quittèrent cette terre à la fin du siècle dernier pour devenir marins à Penmarc’h.

 

Depuis lors, cette zone sauvage était considérée par les communes riveraines comme une sorte de no man’s land entre l’océan et l’homme.

Mais peu à peu avec l’arrivée d’estivants attirés par les grands espaces, et grace au travail d’information et de sensibilisation d’associations de défence de la nature, la population puis les élus des communes concernées ont pris conscience de l’intérêt écologique des ces zones sensibles.

Il semble qu’aujourd’hui la protection de la nature soit un argument politique porteur en Pays Bigouden, qui s’en plaindrait ?

  

Au lieu-dit de Prat ar Hastel se trouve un énorme mur de 2 mètre d’épaisseur sur 150 mètres. Ce sont les vestiges de « l’usine à galets », bâtie en 1943, qui fabriquait le gravier pour une grande partie du mur de l’atlantique. À ces vestiges s’ajoutent les ruines des trémies, des bâtiments du concasseur principal et les bunkers.

– 4 – Le grand site de la Torche :

 

 

 

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n repartant en direction du bourg, vous pourrez admirer, lors de la fête des fleurs, les champs de tulipes et de jacinthes célébrant l’arrivée du printemps.ur votre droite, vous pourrez assister à l’entraînement des surfeurs ainsi qu’à l’apprentissage des plus jeunes, inscrits dans des écoles de surf installées à proximité de la plage. Les championnats du monde et de France de surf qui se sont déroulés et qui se dérouleront sur ce rivage montrent que la plage est un lieu prisé par les planchistes, véliplanchistes, kite-surfeurs et autres funboardeurs ou bodybordeurs. Ce n’est pas un hasard si l’organisation du Championnat de France de surf s’est déroulé à la Torche du 28 Octobre au 4 Novembre en 2006. a plage de la Torche est indissociable de la commune de PLOMEUR. Outre la découverte de sites préhistoriques dans ce secteur, les Blockhauss de la Torche, traces symboliques de la présence allemande durant la Seconde Guerre Mondiale, montrent toute l’historicité de la commune. Sur l’un de ces Blockhauss, juché sur les hauteurs de la Pointe de la Torche à proximité de tombes primitives, vous bénéficierez d’une vue panoramique sur l’ensemble de la Baie d’Audierne.

 

 

– 5 – Les fameuses roches de Penmarc’h :

Certains ont été traduits du Breton, comme la Chaise (ar Gador), la Jument (ar Gazek), l’île de la Croix (/Enez ar Groaz),…

D’autres sont restés Bretons, comme ar Laérés (la Voleuse), Tal Ifern (le Seuil de l’Enfer), Men Laou (la Roche a Pou), Men ar Bleiz (la Roche du Loup)…

Un peu moins de poésie pour les Etocs qui signifient en Français « Roches proches de la côte et dangereuses pour la navigation » et appelés héloù en Breton. Une ligne de rochers dont chacun a son nom. Une ligne de tout temps portée sur les cartes. Une ligne terrible par tempête, qui a vu tant de naufrages et de tragédies : On ne compte plus les bateaux qui se sont fracassés sur eux alors que le havre de Kérity et la sauvegarde étaient à « portée de rame »…

On vient à Saint Guénolé juste pour voir la mer démontée et pour le petit frisson. A moins que ce ne soit pour le bon air et laver les derniers miasmes de la ville.

Le petit train Birinik fut pour beaucoup dans la promotion touristique locale. Ainsi Penmarc’h fut au début du XXème siècle une station balnéaire appréciée par les touristes. Peut-être appréciée un peu aussi pour « l’exotisme » de ses paysages et de ses habitants

On vient y prier en scrutant la mer, y prier pour le retour de son mari, de son père, de son frère ou de son fils sur leur petite coque de noix ballottée par les flots…

On vient aussi y jouer et parfois y gagner quelque monnaie en faisant visiter les rochers à quelque Beau Monsieur ou Belle Dame.

La roche des victimes ou roche tragique :

Le drame survint le 10 octobre 1870 en début d’après-midi. Le préfet de l’époque, Gustave Levainville, était venu pique-niquer sur le plus haut rocher de Saint Guénolé en compagnie de sa femme, sa fille et trois autres membres de sa famille. Le temps était beau, la mer « calme ».

Le drame survint alors que M. le préfet s’entretenait avec l’archéologue Paul du Chatellier dont l’entrepôt jouxtait la plateforme de roche, lieu du pique-nique. Malgré les cris d’un enfant « An tarzh ! An tarzh ! » (Une déferlante ! ) tous les convives furent emportés en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. M. du Chatellier et les quelques témoins accourus, exhortèrent le Préfet épouvanté à ne pas porter secours aux malheureux, disparus dans les flots bouillonnants : Il était trop tard…

A l’endroit où périrent les membres de cette famille, une croix fut scellée dans la roche. Les journaux relatèrent amplement cette tragédie. Les complaintes de l’époque vendues dans les foires et pardons finirent par donner à la roche le nom de Rocher des Victimes ou Roche Tragique .

– 6 – Le phare d’Eckmühl :

 

Penmarc’h (penn marc’h) signifie « tête de cheval » en Breton

en raison de la forme de sa côte.

Les marins pêcheurs :

Les foyers de Kérity dépendaient généralement de la Mer alors que ceux de Penmarc’h étaient plutôt tournés vers la Terre. Ceux de Saint Guénolé, plus malins ou simplement plus prévoyants, conciliaient les deux revenus et y consacraient leur temps suivant le temps ou la saison. Si bien qu’ils furent moins touchés que ceux de Kérity en période de disparition de la sardine.

Ils étaient vêtus d’une vareuse enfilée sur une chemise et d’un pantalon colorés au tanin : Le tanin avait la vertu de rendre imputrescible les lins et cotons qui y sont plongés. C’est pourquoi les habits et les filets étaient couleur lie de vin. Les sabots terminaient l’accoutrement pour le bas et un large béret-galette (boned plad) pour le haut.

En cas de mauvais temps, ils portaient une vareuse fermée faite de toile cirée, afin de le rendre étanche à la pluie et aux embruns. Idem pour le pantalon qui était parfois terminé par des sabots fortement cousus.

La pointe de Penmarc’h est indiquée aux marins par un feu depuis le Moyen-Age.
De la tour à feu au Phare d’Eckmühl, plusieurs « phares » se sont succédés.

La tour Saint Pierre :

La tour carrée ou tour Saint Pierre qui est accolée à la chapelle Saint-Pierre date du Moyen-Age. Solidement bâtie, elle était une défense du port de Saint Pierre et de sémaphore-mirador pour prévenir de l’arrivée des pirates et autres Anglais… Elle servit de tour à feu jusqu’à la fin du XVIème siècle.

En 1793, c’est la construction du « Phare de la Liberté » ou « Phare de l’An II » qui est entreprise. Ce Phare doit faire 22 mètres et son feu fonctionner au charbon. La construction est arrêtée un an plus tard, faute de moyens. Seule la base du phare (6 mètres) est alors bâtie. Ses pierres seront utilisées pour construire celui que l’on appelle aujourd’hui l’Ancien (Le Petit) Phare.

La construction d’un phare à la pointe de Penmarc’h est toujours nécessaire. C’est pourquoi en 1830, après plus d’un siècle d’interruption, la Tour Saint Pierre retrouve sa vocation de tour à feu pour quelques années, en attendant l’achèvement d’un nouveau phare prévu pour 1835.

En 1860, un sémaphore « moderne » est construit accolé à la tour Saint Pierre, en lieu et place du feu (!) « Phare de la Liberté ». Il remplace donc le sémaphore de la Tour Saint Pierre

Enfin, en 1897, la Tour Saint Pierre retrouvera un toit et sera aménagée pour recevoir un homme d’église.

La tour Saint Pierre :

La construction de celui que l’on appelle aujourd’hui l’Ancien (Le Petit) Phare est commencée en 1831. Il n’utilise pas l’embase du « Phare de la Liberté » (An II) mais utilise ses pierres !

Ce nouveau phare est construit à l’est de la chapelle Saint Pierre qui pour l’occasion a été raccourcie de moitié (!) afin de pouvoir « loger » le phare et son enceinte…

Le 20 novembre 1835, le feu à charbon provisoire de la Tour Saint Pierre est remplacé par un feu à lanterne à huile d’une portée de 22 milles, porté par un nouveau phare de 41 mètres de hauteur.

Ce phare a été construit sous sous la surveillance de l’ingénieur en chef Goury, , ingénieur en chef des ports, et Le Martel-Préville, ingénieur ordinaire.

La phare d’Eckmühl :

Par testament en date du 2 février 1885, Madame Adelaïde-Louise Davout, marquise de Blocqueville, léguait une somme de 300 000 francs afin de « racheter » la mémoire de son père, le maréchal d’Empire Louis-Nicolas Davout, duc d’Auerstaed et prince d’Eckmühl qui avait acquis ses titres sur les champs de bataiile Napoléoniens. Cette somme devait être consacrée a l’édification d’un phare sur un point particulierement

Bâti en granit de Kersanton et paré de porphyre pour l’intérieur, ce phare haut de 65 mètres de hauteur (307 marches) est équipé d’un éclairage électrique à lentille d’une puissance de 36 millions de bougies et d’une portée de 100 milles.

L’inauguration du phare d’Eckmühl a lieu le 17 Octobre 1897, au son des binious jouant la Marseillaise (!) et après une construction de presque quatre ans.
Le coût de la construction fut presque doublé et le complément assuré par l’État.

– 7 – Le port du Guilvinec :

 

Un village minuscule en 1840

 

HALIOTIKA, venez à la rencontre des pêcheurs du Guilvinec!

Bienvenue au coeur du port de pêche du Guilvinec, à la rencontre des marins pêcheurs et des réalités de leur métier. Ces hommes vous racontent leur histoire et vous font vivre leur quotidien. Et maintenant… route pêche!

 

 

Parcours découverte :

 

Pour reconnaître les différents types de bateaux, découvrir les techniques de pêche ou les espèces de poissons, Haliotika vous accueille dans son espace d’exposition, au coeur de la pêche actuelle.

 

 

Parcours «  Grand-père raconte moi la pêche » . . .

 

 

Face à l’évolution actuelle de la pêche (Europe Bleue, diminution de la ressource, mondialisation du marché du poisson), il est bon de s’interroger sur son devenir. Il est nécessaire pour cela de comprendre ce que fut son évolution, afin de mettre en perspective ce que pourrait être la pêche de demain.
Haliotika retrace 50 ans d’aventure humaine à la pêche et montre l’évolution de ce métier.
Les hommes ont su faire face aux défis de leur temps et imposer l’image d’une pêche forte et innovante. Qu’en sera-t-il demain?

 

 

Le retour de pêche :

 

 

De la terrasse panoramique, découvrez le spectacle haut en couleurs du retour des bateaux et le débarquement. Du poisson du jour; A partir de 16h00 du lundi au vendredi sauf jours fériés.

 

 

La visite de la criée :

 

 

Sous Haliotika se trouve une des plus grandes criées de France.
Le Centre de Découverte vous propose la visite de cet univers hors du commun.
La criée se visite :

 

– les lundi et jeudi matin pour les « lève-tôt »: à 6h30 pour la vente de la pêche hauturière*
– le mardi, mercredi et jeudi matin pour les « lève-tard » Les Coulisses de la Criée: à 11h00 pour l’activité post-vente (ateliers de marée, zone de convoyages) suivi d’une dégustation de langoustines*
– tous les après-midi du lundi au vendredi: à partir de 16hO0 pour la vente de la pêche côtière.

*pour ces visites: réservation indispensable

 

 

Spectateur privilégié, vous assistez à la vente aux enchères du poisson du jour.
Une ½ heure d’ambiance garantie !

 

Date : Du lundi au vendredi à partir de 16h00. En fonction du retour des bateaux de pêche
Durée : ½ heure

Le nombre de places étant limité sous la halle à marée (vente à la criée), il est indispensable de réserver vos places.

 

 

Le Centre de Découverte Haliotika sera ouvert du 2 avril au 5 octobre et vacances scolaires.
Avril, Mai, Juin, Septembre: de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 19h00 du lundi au vendredi
Juillet/Août: de 10h30 à 19h00 du lundi au vendredi et de 15h00 à 18h30 le samedi et le dimanche

La visite de la criée pour les individuels comme pour les groupes est obligatoirement guidée et ne peut être dissociée de la visite du centre Haliotika.

 

Visite libre du centre : Adulte : 5.00 € Enfant : (4à 14 ans) : 3 €

Visite guidée : Adulte : 5.00 €. Enfant + 1.00 € Visite de criée: Adulte: + 1,50 Euro Enfant: + 1 Euro

Pour la visite du centre et de la criée, gratuité à partir du 3ème enfant.

Centre de Découverte de la Pêche en Mer Le Port – Terrasse panoramique B.P. 18

29730 Le Guilvinec tél : 02.98.58.28.38

 

En 1840, « Ar Gelveneg » n’était qu’un tout petit hameau de bord de mer dépendant de la commune de Plomeur. Il comprenait à peine 70 âmes vivant dans une douzaine de chaumières situées au Nord de Tal-ar-Groas face à l’anse de Men-Krenn.
Les maisons étaient disposées autour de leur puits commun et de leur aire à battre ou leurquer. Il en était de même des villages de Lohan et de Ruhaor. Cultivateurs et marins y vivaient côte à côte, les professions n’étant pas toujours bien distinctes. Quelques douaniers, tisserands et tailleurs complétaient la population.
Le havre naturel ne disposait que d’une simple cale en blocs grossiers aménagés, « Ar Choaser » (la chaussée). Il n’existait qu’une seule construction, la maison du corps de garde, sur les étendues comprises entre Tal-ar-Groas et Men-Meur, vastes champs cultivés ou laissés à la pâture.
Les pêcheurs étaient très peu nombreux. Avec ceux des villages de Kervénec et de Kerfriant, la population maritime dépassait à peine 25 mousses, matelots ou patrons de barques. En l’absence de transports modernes, les produits de la pêche étaient surtout destinés à la consommation locale.

Un essor économique

Le Guilvinec avait cependant un atout important ; face à une mer très poissonneuse, son havre large et profond était le seul vraiment d’utilisation pratique au temps de la marine à voile, entre Audierne et Concarneau. Les progrès de la technique de conservation du poisson et surtout l’arrivée du chemin de fer à Quimper en 1863 allaient permettre un développement considérable de la pêche. Désormais on pouvait expédier rapidement le maquereau frais vers Paris par les trains de marée même si 30 km devaient être parcourus en chars-à-bancs du port de débarquement au chef-lieu cornouaillais.

1860 : Implantation de l’industriel Louis Pichot

Dans le petit havre naturel du village du Guilvinec, dans ce coin perdu qui ne possédait ni ouvrage portuaire, ni mareyeur, le négociant nantais Louis Pichot choisit pour des raisons qui nous échappent de s’installer avec une petite équipe de commis sur la lande proche du corps de garde qu’il avait achetée à la commune de Plomeur. Il y créa une unité de production avec presse à sardines et salaisons, magasin de marée, dépôt de vente de rogue de Norvège, magasin d’avitaillement, service d’expédition du poisson, armement de chaloupes. Il fit construire dans la grève au pied des rochers un important vivier entouré de hauts murs.
Les tonneaux de maquereaux et surtout de sardines salées qui sortaient de son établissement étaient expédiées par de petits caboteurs. Cette entreprise s’ouvrait sur l’actuelle rue de Men Meur et comprenait la plupart des bâtiments situés entre la place d’Estienne d’Orves et la ruelle à l’ouest qui descend vers la criée, ruelle autrefois dénommée « Ronchic Pichot ».

1863 : Arrivée du train à Quimper

Curieusement, cet événement qui s’est passé à 30 km du Guilvinec eut une influence considérable sur le développement du port et de la ville. On peut même dire qu’il fut le plus déterminant de toute l’histoire guilviniste par toutes les réactions en chaîne qu’il provoqua. En effet, confiné jusque là dans l’activité d’une dizaine de barques qui vendaient leur pêche dans le voisinage, le havre naturel attira très vite une foule de chaloupes (jusqu’à 300) de toute la Cornouaille. Les Douarnenistes y établirent une base avancée proche des lieux de pêche au maquereau. Leurs nombreux mareyeurs y créèrent un service d’expédition rapide du poisson frais vers la gare de Quimper. Rien ne servait de partir à point, il fallait courir: jusqu’à 100 chars à bancs à un rythme d’enfer transportaient le maquereau pêché la nuit vers le train de Paris du matin.
Le Guilvinec entrait d’un coup dans le marché national du poisson, devenant le premier port (avant Boulogne) d’expédition du maquereau frais, très prisé sur le marché de la capitale.
Pour comprendre il faut savoir, que les Douarnenistes préféraient quitter leur port pour s’installer au Guilvinec pendant tout le printemps afin d’éviter de passer deux fois par jour les parages du raz de Sein si dangereux en cette période de l’année pour leurs barques non pontées. Leur présence au Guilvinec donna un coup de fouet à l’économie locale.

1869 : Construction de la première cale de débarquement du poisson.

Au milieu du 19e siècle, le port ne disposait ni de môle de protection, ni d’ouvrage de débarquement. Celui-ci se faisait sur les rochers glissants où accostaient les chaloupes à faible tirant d’eau et sur le sable des grèves où elles s’échouaient.

Le Maire de Plomeur, M. de Pascal, à la suite d’une pétition des Guilvinistes et des pêcheurs de tous les points de la côte, sollicita une aide auprès du ministre des travaux publics et accepta d’engager des dépenses pour des déroctages et pour la construction d’une cale en pierres de taille munie d’un escalier, face à la maison des douanes. La cale devait mener directement à la place d’étalage du poisson et de stationnement des véhicules. Ce fut la « cale Kozh ».

1870 : Construction des deux premières conserveries à l’huile

Comme tout le long de la côte bretonne, les friteries de sardines à l’huile s’installèrent au Guilvinec. Elles employèrent une armée de boîtiers-soudeurs, fabriquant l’hiver des boîtes de conserve de fer blanc. En été, elles drainèrent de nombreuses ouvrières.
Auguste Chancerelle, Nantais, par ailleurs installé à Douarnenez, s’implanta devant le port, en haut des rochers, dans le prolongement de l’établissement Pichot avec accès par la rue de Men Meur.
Soymié, négociant à Etel, s’installa au coeur de l’agglomération naissante, non loin de la grande rue. L’usine était constituée de baraques en bois et d’une maison d’habitation servant aussi d’huilerie. Elle a donné son nom à la « rue de la vieille usine ».
Cette année-Ià, le Guilvinec reçut le télégraphe réclamé à hauts cris par les usiniers et les mareyeurs comme l’outil indispensable au développement du commerce local.

1879 – 80 : Construction de 6 nouvelles usines.

de capitaux étrangers, sortirent de la lande des terres communales. Le Guilvinec fut un chantier permanent pendant cette période.
Ce fut une des conséquences du développement de la flottille locale qui, après la saison des maquereaux, s’adonnait à la pêche à la sardine, alimentant les conserveries. Modernes, celles-ci disposaient le plus souvent d’une petite usine à gaz pour leurs besoins propres.
Moreau et Babelot, négociants concarnois, créèrent à Men Meur leur conserverie qui deviendra plus tard la propriété de Paul Chacun.
Frôchen, un Quimpérois, construisit sa friterie sur le chemin de Men Meur, face aux établissements Pichot. Wenceslas Chancerelle, Nantais, déjà propriétaire à Douarnenez fit construire la grande usine « ar futur vraz » sur la grande rue. Soymié qui se trouvait trop éloigné de la seule cale de débarquement rejoignit le quartier industriel; ses ateliers et magasins, la maison d’habitation pour les commis s’adossèrent à une petite usine Pichot. Les bâtiments en bois de sa « vieille usine » furent transformés en logements pour indigents.
Ce ne fut pas tout. J. et P. Chancerelle transformèrent l’établissement d’Auguste devant l’Océan, en friterie moderne avec production de gaz. Enfin, Mme Aubin-Salles, une Nantaise, choisit la dune de Poul-ar-palud pour sa conserverie qui fit travailler 250 ouvriers et ouvrières.

6 avril 1880 : Création de la commune du Guilvinec

En 1880, le petit hameau de pêcheurs avait atteint 2000 habitants. Par ailleurs, une population flottante de plus de 2000 personnes, comprenant les marins « étrangers » et leurs familles, séjournait au Guilvinec pendant de longs mois. Le pôle littoral de Plomeur avait ainsi dépassé en population et en activités économiques le reste de la commune. Mais les décisions municipales restaient toujours aux mains des paysans dont les intérêts étaient différents de ceux des pêcheurs.
Le préfet de Quimper constata que les ressources de la section du Guilvinec n’avaient pas été par le passé employées à son profit. Il régnait entre les deux communautés une défiance et un antagonisme regrettables. La séparation demandée par les habitants du Guilvinec fut acceptée.
Le 6 avril 1880, le président de la République Jules Grévy signa la naissance de la nouvelle commune.

1885 : Grande épidémie de choléra

Une première épidémie de choléra avait déjà atteint Le Guilvinec en 1866 faisant 52 morts.
Considéré comme une maladie se développant dans une population vivant dans la promiscuité, dans des conditions d’hygiène sommaires et buvant de l’eau non potable, le choléra trouva au Guilvinec un terrain favorable: 72 décès sur 126 cas de maladie, mais tous les ports en furent frappés (Concarneau: 67 décès, Douarnenez : 80, Audierne: 146) : certes, il fallait un vecteur pour que la maladie se propageât.
Le premier cas en Cornouaille fut décelé à Concarneau le 18 septembre, puis Penmarc’h fut touché le 20, le germe ayant été véhiculé par un pêcheur. Au Guilvinec, la maladie débuta le 30 dans une habitation du quartier de la palue par contact avec les marins de Penmarc’h, puis se propagea dans la commune d’une manière fulgurante en gagnant le centre.
Un vent de panique souffla sur la population guilviniste. Ceux qui en avaient la possibilité, abandonnèrent leur maison et se réfugièrent chez des parents à la campagne. La moitié des habitations furent fermées. Ce fut le contraire d’une quarantaine et cela s’avéra bénéfique car le microbe ne se répandit guère au-delà du bras de mer vers Léchiagat (2 cas seulement).
La croyance répandue à l’époque, que la protection contre la maladie pouvait passer par la consommation d’alcool fort, aboutit à des scènes lamentables, effarantes, racontées par les médecins de l’hygiène publique et même par le préfet venu enquêter sur place. Ce ne furent que descriptions de promiscuité, d’hygiène défectueuse, d’ivrognerie dans la plupart des familles atteintes.

1886 : Graves incidents lors de la campagne du maquereau

Pour ne pas créer des conditions favorables à la propagation d’épidémies, les marins douarnenistes ne purent séjourner chez l’habitant lors de la nouvelle campagne de maquereau. L’administration leur proposa alors des tentes de l’armée garnies de paille.
La révolte gronda d’autant plus que les Guilvinistes se plaignirent du manque à gagner résultant de l’interdiction des locations de greniers et menacèrent de brûler les tentes. Cinquante hommes de troupe, des gendarmes séjournèrent au Guilvinec pendant des semaines, patrouillant la nuit, veillant sur le camp pour éviter les vols. Le port ressembla à une ville forte avant qu’un compromis ne fût trouvé.

24 septembre 1896 : Naufrage de six chaloupes: 44 disparus

Une soixantaine de bateaux du port étaient sortis le soir du 24 septembre pour mouiller leurs filets à merlus au large des Etocs. Tout à coup, une tempête de N.W. d’une violence effroyable les surprit et les dispersa sur l’océan. Quelques-uns réussirent à manoeuvrer et à s’abriter près du port de Kérity. Une douzaine, les plus chanceux, parvinrent à regagner le Guilvinec. les autres furent ballottés et disséminés tout le long de la côte. Au matin, les pêcheurs de Lesconil en aperçurent certains qui essayaient désespérément de se réfugier dans le Steïr. Cinq chaloupes furent jetées sur les Glénan mais trois d’entre elles réussirent à repartir le lendemain. Les équipages furent sauvés sauf un mousse de Léchiagat.
Trois ou quatre aboutirent aux environs de Lorient et Belle-lle. De Quiberon, on télégraphia la nouvelle de la découverte de la barque « Volonté de Dieu » complètement chavirée, flottant entre deux eaux. Six chaloupes furent portées manquantes: le Saint-Joseph (6 hommes), le Pont-L’Abbiste (8), le Saint-Fiacre (6) du Guilvinec, le Volonté de Dieu (9), le Saint-Corentin (6), le N.D. de la mer (7) de Léchiagat : soit 44 disparus laissant 32 veuves et 85 orphelins.
Sur proposition du ministre de la Marine, des crédits et des secours d’urgence furent collectés dans tous les ministères et à la présidence de la République.

1897 : Début de la construction de la jetée et des quais

Depuis 1880, la commune du Guilvinec demandait la construction d’une jetée pour protéger l’entrée du port des vents d’Ouest. En 1893, malgré sa situation budgétaire très mauvaise, elle proposa une participation d’un cinquième de toutes les dépenses. Un énorme sacrifice !
Il fallut attendre 1896 pour qu’enfin le projet fût accepté. Avant l’ère du béton, une armée de tailleurs de pierres construisit de 1897 à 1900 une digue de 175m de long mais relativement étroite, protégée par un épais mur côté ouest. Une partie de la jetée fut fondée sur le socle de rochers, mais l’extrémité coudée reposa sur un lit de blocs artificiels placés eux-mêmes sur le sable du chenal.
A la digue furent adjoint un quai jusqu’au vivier Pichot, un terre-plein couvert de pavés et une cale. La construction à peine finie, une seconde cale fut demandée pour désencombrer le môle lui- même et permettre le lancement d’un canot de sauvetage.

25 janvier 1900 : Incendie de l’usine Salles

L’année de la fin du siècle commença pour les Guilvinistes par une vision de fin du monde… Le 25 janvier à 1 h de l’après-midi, un incendie embrasa toute l’usine Aubin-Salles.
A cette époque de l’année, seuls les nombreux soudeurs et ferblantiers y travaillaient à la fabrication des boîtes de fer blanc. Après le chargement d’un grand bidon de gazoline, un apprenti-soudeur chargé de passer la flamme aux ouvriers provoqua une explosion qui communiqua le feu à toute l’usine construite en bois pour la plus grande partie.
Le feu se propagea aussitôt au magasin de conserves de sardines à l’huile, de petits pois et de haricots provoquant de petites explosions en chaîne. Les ouvriers n’eurent que le temps de s’enfuir. Toute la population du Guilvinec accourut immédiatement.
Les gendarmes décidèrent de faire la part du feu afin de sauver les trois habitations attenantes, propriétés de la famille Garo, mais en coupant les toitures. Si le feu avait gagné ces immeubles, c’était tout le quartier de Poul-ar-Palud qui aurait été la proie des flammes. Deux boeufs de l’usine périrent dans l’incendie.
Au coeur de la saison de pêche à la sardine, cet établissement employait 250 ouvriers et ouvrières. La reconstruction se fit rapidement mais en dur. La date 1900 apparaît sur un écusson, en haut du fronton extérieur, accompagnée des lettres A.S. (Aubin-Salles). Propriété de Nantais, l’usine Salles passera aux mains de M. Riom, deviendra la Coop puis Furic alimentaire.
Cette année 1900 fut un cauchemar pour Salles. Au mois d’août, alors que le travail avait repris, un charretier de l’établissement fut écrasé devant le portail d’entrée par son propre camion attelé de deux chevaux et succomba.

18 février 1900: Ouverture de l’Abri du Marin

Jacques de Thézac, passionné de Yachting en cette fin de siècle, fréquenta tous les ports de Cornouaille et apprit à aimer les marins bretons. Il fut touché par leurs qualités humaines, leur intrépidité, leurs souffrances et leur résignation devant les coups du sort. Il découvrit chez beaucoup d’entre eux les méfaits de l’alcoolisme qu’il attribua à leur inactivité au cours des longs mois d’hiver.
Pour les détourner du cabaret, il imagina des maisons où la consommation d’alcool serait interdite mais où ces rudes pêcheurs pourraient trouver des distractions, de la lecture et la pratique du sport. Les abris du marin étaient nés.
C’est sur un terrain situé à Lostendro, au bord de la mer que fut construit l’abri du marin du Guilvinec grâce à la générosité de l’industriel Ouzille. Son succès fut immédiat. Les pêcheurs s’y rendirent en foule et bientôt il s’avéra trop petit. La devise de L’abri « Doué, familh, dever, ar Mour  » (Dieu, famille, devoir, la mer) apparaît encore sur la façade de la maison rose de l’arrière-port. L’abri allait rendre d’innombrables services. On pouvait s’y soigner, réparer sa voile, faire la tannée, apprendre la navigation, la télégraphie, lire et se distraire.

27 mai 1900 : L’éclipse

Le 27 mai de cette année des deux 00, la plupart des Guilvinistes, non prévenus, ont été surpris selon le correspondant du journal, en voyant le changement si brusque du temps et ont cru qu’un orage allait éclater; mais bientôt rassurés par le passage de la lune sur le soleil : « ils ont suivi les phases du phénomène de 3h45 à 4h 12 avec une curiosité admirative » (et sans lunettes). Une éclipse d’avance !

1902-1903 : Grave crise de la sardine

La sardine est un poisson capricieux dont les arrivées et disparitions selon les conditions climatiques ou autres furent toujours un souci pour les pêcheurs. Bon an, mal an, elle parvenait toujours à remonter du sud au cours de la saison . Mais au cours de ces années 1902-1903, elle disparut complètement. Les Guilvinistes ne sortaient même plus en mer pour économiser la rogue dont les prix avaient grimpé. La pêche fut quasiment nulle; les usines fermèrent leurs portes, la misère s’installa. Les gains réalisés au cours de la pêche au maquereau avaient fondu et l’hiver fut particulièrement dur. Les familles ne pouvaient plus payer le boulanger, l’épicier, qui accordèrent des crédits.
L’opinion publique française s’émut de cette misère. Des aides diverses furent distribuées dans tous les ports de Bretagne. La municipalité du Guilvinec assura des distributions de pain.
Dans son usine, J. Chancerelle, aidé par les soeurs, organisa des soupes populaires; chacun apportait son écuelle et sa cuiller et recevait une bonne platée. Jusqu’à six cents repas par jour furent ainsi servis.
Les marins se plaignaient du prix excessif de la rogue. Le chef du quartier maritime, dans une lettre adressée au ministre, suggéra de créer des syndicats de pêcheurs afin de .’s’affranchir du joug des intermédiaires pour l’achat de la rogue. J’estime que le groupement des intéressés dans la forme syndicale est l’arme la plus puissante entre les mains des travailleurs pour mettre fin à une exploitation qui la ruine »… ; ce qui fut fait au Guilvinec par la création du syndicat des patrons pêcheurs ou coopérative d’achat.
Conséquence de cette crise: Vers 1903, Soeur Pauline introduisit le point d’Irlande au Guilvinec. Toutes les familles se mirent à faire du picot, même les enfants pour gagner un peu d’argent. Des mètres de dentelle collectés par des ateliers furent vendus à des magasins parisiens. Un artisanat bigouden était né.

1912-1914 : Débuts de la pêche aux langoustines

En 1912, on vit apparaître timidement les langoustines dans les bulletins de pêche du Guilvinec, mais dans les statistiques du port de 1914, elles furent confondues avec les crustacés divers. Pourtant, depuis quelque temps, les pêcheurs guilvinistes en découvraient dans les grandes mailles de leurs « filets-dragues » adaptés plutôt à la pêche aux poissons plats. Juste avant 1914, les mareyeurs se lancèrent progressivement dans la commercialisation régionale de la langoustine vivante, et ce fut un déclic. Pendant la guerre, les petits dragueurs à perche et à voile raclèrent les fonds à la richesse insoupçonnée.
La diminution des maillages permit la pêche de palanquées de langoustines. Les usines, et principalement Larzul de Plonéour, mirent en boîte les queues, donnant un coup de fouet à la production. Il en résulta un essor de la construction des canots dragueurs.
Néanmoins, cette pêche resta longtemps une pêche d’appoint. Au temps de la navigation à voile, il fallait un bon vent pour traîner la drague. L’été, canots et chaloupes reprenaient leur activité saisonnière. Vendues par paniers sans différencier les grosses des petites, les langoustines virent leur taille diminuer par suite de nouveaux rétrécissements des maillages. Puis les paniers à leur tour perdirent peu à peu de leur volume pour tenter d’abuser les mareyeurs.
Le rôle des langoustines dans la pêche guilviniste progressant (bientôt 85 canots dragueurs), la fête des langoustines avec élection d’une reine devint la plus grande fête de la ville.

1924 : Débuts de la motorisation de la flottille

La motorisation, largement utilisée dans les armées, eut des effets bénéfiques dans le secteur de la pêche. Louis Le Cleac’h, patron pêcheur surnommé « Ar lapin », qui avait déjà innové dans sa chaloupe en y installant une petite glacière, adapta de petits moteurs aux annexes sardinières. Cela permit d’évoluer plus vite sur les lieux de pêche, voire de retourner au port par temps calme à la vente de la sardine. Tous les patrons bientôt l’imitèrent.
L’année suivante, il équipa la chaloupe elle- même d’un moteur d’appoint. Les canots dragueurs de langoustines firent de même. La belle chaloupe sardinière conçue pour naviguer à la voile n’était pas vraiment adaptée à ce type de propulsion. Elle allait progressivement connaître un déclin irréversible, concurrencée dès 1927 par les petites pinasses motorisées plus effilées, plus rapides. « Ar lapin », un novateur! Que son surnom ne soit pas oublié !

1926 : Les grandes grèves des ouvrières des conserveries

Ce fut au Guilvinec, l’un des évènements les plus marquants de la première moitié du siècle tant par sa soudaineté que par son ampleur. Il est resté dans la mémoire collective comme le symbole de la lutte ouvrière, pourtant dans un monde assez peu syndicalisé, grâce à son slogan revendicatif « Pemp real a vo » (traduction littérale : « Ce sera 1 franc 25 », le tarif horaire réclamé, soit une augmentation conséquente de 22 centimes), et surtout par l’image, immortalisée depuis, des Bigoudènes défilant drapeau rouge en tête.
Le mouvement revendicatif commença le 26 juillet à Lesconil « la rouge » en pleine période de sardines. Les ouvrières décrétèrent la grève, et pour ne pas rester isolées, décidèrent de manifester dans les rues du Guilvinec pour étendre leur mouvement.
Devant l’usine Paul Chacun, elles tentèrent de débaucher le personnel, puis à la Société brestoise, et enfin chez Riom rue Poul Ar Palud. Les ouvrières guilvinistes pour la plupart, se mirent en grève et manifestèrent dans les rues en chantant l’internationale. Une brave bigoudène qui ne parlait pas le français, chantait quand même « c’est la lune finale ».
Il en résulta quelques incidents; des patrons ou gérants furent conspués. Les marins en arrêt forcé de travail, soutinrent les ouvrières, leurs épouses, leurs filles.
Pour mieux structurer le mouvement, Charles Tillon, délégué de la CG TU, arriva au Guilvinec. Il harangua les grévistes, réclama 1 ,35 F de l’heure et l’échelle mobile des salaires.
Une manifestation à Pont-L’Abbé tenta d’entraîner le personnel de l’usine Béziers. La grève dura près d’un mois. Finalement le patronat accepta le prix d’ 1 ,25 F. « Pemp real a zo bet ».
La plupart des ouvrières furent reprises sauf des déléguées syndicales. Mais Marcel Chacun, déçu par le comportement des ouvrières à son égard, déclara qu’il n’habiterait plus Le Guilvinec.
Tillon fut acclamé après avoir participé aux négociations. En raison d’une ressemblance frappante avec le futur ministre de la 4e République, un brave marin-pêcheur de Men-Meur fut, à vie, surnommé Tillon !

a commune de PLOMEUR, située en Bretagne, dans le Sud Finistère au sein du Pays Bigouden Sud, est un lieu chargé d’histoire. Les sites archéologiques retraçant la présence de peuples primitifs datant du Néolithique ainsi que l’invasion des Celtes, viennent s’ajouter aux anciennes chapelles dont certaines ont survécu (ou assisté) à la Révolution Française, formant un patrimoine historique hors du commun. 23 juin 1675

 


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